La pandémie qui touche actuellement notre pays et notre canton prive un nombre grandissant de familles et de personnes d’un droit fondamental: le droit à l’alimentation.

Selon les chiffres de la distribution du 4 juin 2020, 14’030 personnes vivant à Genève ont bénéficié du dispositif d’urgence alimentaire mis sur pied le 28 mars dernier par les Colis du Cœur, Partage et le CSP.

Pour rappel, ce dispositif d’urgence prévoit l’octroi de bons alimentaires pour éviter les rassemblements physiques (protection sanitaire). Et ces bons sont fournis à toute personne au bénéfice d’une attestation délivrée par une trentaine de services sociaux agréés par les Colis du Cœur.

Ainsi, une crise sociale s’ajoute à la crise sanitaire et économique que nous traversons. Et ce qui est alarmant, c’est que cette crise sociale frappe également une population invisible usuellement, y compris parfois même des associations d’entraide, à savoir:

  • des personnes travaillant dans l’économie domestique, la restauration ou sur les chantiers, privées du jour au lendemain de leur revenu
  • des familles qui voient leurs dépenses augmenter pour nourrir leurs enfants en raison de la fermeture des cantines scolaires
  • des personnes ne pouvant pas accéder au chômage, car elles ne cotisaient pas depuis suffisamment longtemps ou parce qu’elles n’ont pas reçu de licenciement formel
  • des personnes qui seraient normalement en droit de bénéficier de l’aide sociale en raison de la perte abrupte de leur emploi due à l’épidémie de coronavirus mais qui n’osent pas faire la démarche et renoncent à faire valoir leur droit par crainte de voir leur permis de travail ne pas être renouvelé ou leur procédure bloquée
  • des familles à la situation économique très fragile et tendue, qui n’ont pas ou plus d’épargne pour pallier ce mois de mars, d’avril et bientôt de mai sans revenus
  • des travailleurs-euses intérimaires ou des indépendant-es
  • etc.

Hélas, force est de constater que la situation de ces personnes ne va pas s’améliorer ces prochaines semaines / prochains mois. Car malgré le déconfinement actuel, l’activité économique va repartir doucement et dans un fort climat d’incertitude: les secteurs du bâtiment, de la restauration et de l’hôtellerie tourneront avec des équipes réduites, les missions d’intérim se feront rares, le personnel au service de l’économie domestique risque de ne pas être rappelé, etc.

Les besoins sur le terrain restent donc immenses et les Colis du Cœur font leur maximum pour mobiliser le plus grand nombre de donateurs-trices et de partenaires à leurs côtés, tant publics que privés. A souligner que ce dispositif d’urgence alimentaire a bénéficié d’un bel élan de solidarité et de générosité de la part de fondations, d’entreprises, des autorités cantonales et communales et de donateurs privés.

Mis à jour le 05/06/2020